Il en faut peu pour être heureux !

8 Avril 2016 – À la rencontre du Tigre du Bengale

Budhi et sa femme, Sonja, gèrent le Bardia Homestay dans le village de Thakurdwara. Un homestay est un hébergement, payant, chez l’habitant. Ici, il est vrai que les prix sont un peu plus élevés qu’un « hôtel » mais, on se sent plus proche et on voit bien plus de choses. Pour résumer, on poursuit notre hors budget.

Il nous accueille aux alentours de 18h, le temps de préparer notre chambre. En effet, nous n’avons pas prévenu de notre arrivée. Il est accompagné d’un ami, guide dans le Parc National de Bardia. Celui-ci est en « arrêt maladie » depuis février après avoir été attaqué par un tigre. Alors qu’il accompagnait des touristes, la bête s’en est prise à eux, 4 fois consécutives. Isolant l’assaillant, il s’en échappera avec une griffure au mollet et à la cuisse. Ce récit nous met devant la réalité de la jungle que nous sommes venus découvrir.

Nos plans pour le lendemain ? Une journée de marche dans la jungle bien-sûr ! Le soir, après un délicieux repas cuisiné par Budhi, nous recevons les premières consignes, à savoir, que faire dans le cas où l’on serait attaqués par les 3 animaux réellement dangereux : le tigre, l’éléphant et le rhinocéros. Pour résumer, avoir de bons baskets et savoir monter très vite aux arbres.

5h45, le réveil sonne. Une bonne douche avant d’avaler le petit-déj’ et nous prenons la direction du parc National. Notre guide est très sympathique et il semble porter chance car 4 jours plus tôt, avec un touriste américain, ils ont observé 3 fois des tigres et rhinocéros ainsi qu’un groupe de 20 éléphants. À savoir que ces animaux sont en totale liberté et personne ne sait où ils se trouvent donc arriver à voir une de ces espèces est énorme. Nous rentrerons dans le parc aux alentours de 7h. Première portion de marche et premier point d’observation potentiel des tigres, rien à signaler. On change de position, toujours rien. Là, coup de téléphone, ça s’agite, un rhinocéros a été aperçu. On file au travers de la brousse en direction de la tour d’observation. Nous escaladons celle-ci et de l’autre côté de la rivière, au beau milieu d’une prairie, un rhinocéros broute tranquillement. Wahou, impressionnant d’observer une telle bête à l’état sauvage. À la regarder, nous ressentons qu’elle n’est nullement préoccupée, qu’elle prend son temps et qu’elle semble épanouie par sa liberté. Après ce superbe moment, nous reprenons la route et allons nous poster 500m plus loin, à un point d’observation stratégique. Ici, nous sommes à un point de passage habituel des animaux désirant se désaltérer ou se rafraîchir. Les températures étant élevées, nos chances sont multipliées. Il est environ 10h. Le précédent rhinocéros sera le premier à pointer son nez et nous proposera une scène de quelques minutes, le temps de boire puis de traverser la rivière. Commence un long moment d’observation et d’attente. Nous sommes une dizaine à être en poste. La fatigue arrivant, je m’assoupis une demi-heure. 11h, toujours rien… 11h30, non plus. Et d’un coup, branleban de combat ! Les guides s’agitent, un tigre aurait été repéré. À voir leur agitation, nous pensons qu’il arrive sur nous et que ça va devenir dangereux !

Pas du tout, il doit arriver d’une minute à l’autre. Tout le monde est en position. Et, d’un coup, notre guide arrive et s’exclame tout en retenue « Tiger » en nous montrant un point éloigné de 500m. Là, nous distinguons une silhouette orange et regardons au travers de nos jumelles. C’est bien lui, le tigre du Bengale. Qui plus est, il tient dans sa gueule, un morceau de chevreuil qu’il vient de tuer. Il nettoie sa nourriture dans l’eau. Cette scène durera une quinzaine de minutes avant que le tigre ne traverse la rivière pour aller savourer son trophée de chasse. Encore un instant de grace offert par la simplicité de la nature. Observer un tigre dès la première marche dans la jungle est un coup de chance, et il nous a suffit d’une demi journée pour celà. Désormais, nous ne pouvons qu’espérer en voir un peu plus. Il est 12h15 et nous changeons de position avec un autre duo de touristes. On s’installe dans un petit coin sympa, pour déjeuner. Le guide sort un grand Tupperware avec un délicieux repas accompagné d’oeufs durs. Nous commencions à avoir faim et ça tombe parfaitement bien. Rassasiés, nous grimpons nous poster dans un arbre afin d’observer un point de passage potentiel des tigres. Mais après 30 minutes, notre guide nous fait signe de descendre, nous abandonnons notre matériel et nous partons à pied au travers de la brousse. Il semblerait qu’un tigre se serait manifesté. Nous avançons, mais nos pas faisant craquer les feuilles mortes, nous avons sûrement fait fuir la bête. On rebrousse chemin. Nous passerons récupérer nos affaires pour changer de poste car beaucoup de monde est arrivé et notre guide considère que c’est dangereux. Nouvelle position, nouvelle attente. En vain, il est 17h et il est temps de rentrer.

Nous reprenons le même chemin qu’à l’aller. Lorsque nous arrivons au point d’observation où nous avions aperçu le tigre, nous nous posons discuter avec les autres guides afin de savoir s’ils ont vu quelque chose. Négatif, depuis midi, plus rien. Et puis là, d’un coup tout le monde s’agitent ! Un rhinocéros et son bébé viennent de surgir de la brousse pour se désaltérer. Ils ne resteront que 2 ou 3 minutes avant de traverser la rivière et disparaître. Celà nous a juste laissé le temps d’immortaliser cet instant et de profiter de la scène. Nous ne nous attardons pas plus et partons nous percher sur la tour pour manger quelques biscuits. Nous profitons une dernière fois de cette vue panoramique de la jungle et nous prenons la direction de la sortie du parc encore à 45 minutes de marche. Cette portion nous permettra d’observer des groupes de chevreuils s’enfuyant à notre vue, de voir quelques oiseaux, un paon qui danse ainsi que des singes jouant dans les arbres. Rien de mieux pour conclure notre journée dans le parc National de Bardia.

Pour la résumer, nous pouvons affirmer que nous avons été chanceux. En effet, pour exemple, nous avons croisé 2 femmes qui effectuaient leur 3ème journée dans le parc et qui n’ont toujours pas observé de tigre, ratant celui du jour. Nous pouvons aussi remercier notre guide qui s’est avéré d’un timing excellent et d’un oeil vif. Il est vrai que celà nous aura coûté relativement cher devant notre budget : 44€ chacun. Mais, à Bardia, la jungle est la principale attraction et contrairement au parc de Chiwan, plus à l’est, ce parc est bien moins touristique et bien plus riche. À part ça, vous pouvez louer un vélo et vous balader. C’est ce que nous avons aussi fait.

Le soir, bien fatigués, nous apprécions le plat de pâtes façon népalaise, parfait pour recharger les batteries. Nous enchaînerons sur une bonne nuit.

Le lendemain, réveil tardif, nous nous préparons tranquillement. Budhi nous prépare les vélos qu’il loue. Nous partons aux alentours de 10h, cap au sud. Nous n’avons pas trop de plans, à chaque croisement, c’est à l’instinct. Nous arrivons à proximité d’une rivière. Le niveau est très bas et on peut la traversée en marchant. C’est la fin de la saison chaude ici, la mousson devrait arriver le mois prochain et remplir tout ça. Car, le lit de la rivière laisse deviner qu’elle fait plus de 300m de large en temps normal. Nous continuerons au travers de la brousseen sans ne trop savoir où nous sommes. Nous finirons par arriver devant un « camp » militaire (2 maisons) au milieu de la forêt. Fort sympathique, la piste d’atterrissage des hélicoptères est en terre alors que les lignes sont réalisées avec des galets. Nous continuons et nous finirons par entrer dans le village de Dhala. Très joli village où 13 homestays existent et il est possible d’y séjourner.

De retour à Thakurdwara, nous nous arrêtons manger dans un restaurant. Il appartient à un hôtel et les prix sont légèrement élevés mais tanpis, nous verrons bien. Nous commandons puis attendons près d’une heure. Pas étonnant, nous sommes arrivés à 13h30 et je crois que nous étions les seuls clients de ce midi. Nous voyons les cuisiniers partir en vélo et revenir chargés. Nous pensons qu’ils vont acheter les produits manquants. Le patron viendra nous offrir leur limonade maison et discuter jusqu’à l’arrivée de nos plats. Des assiettes bien garnies et avec qualité, nos salades sont excellentes et on sent bien que c’est du frais ! Un régal. On remet ça pour le dessert, même scène et toujours un régal. Le restaurant est au sein du Mr.Bs alors n’hésitez pas si vous passez par ici.

Nous repartirons en direction du Nord. Nous faisons très vite le tour mais, la chaleur se faisant, nous avons repéré des enfants se baigner dans le canal traversant le village. Nous y allons et trouvons un espace où ni habitants ni buffles se baignent. L’eau est fraiche et limpide, je m’y jette. Quel bonheur de se rafraîchir quand les températures côtoient les 40℃… nous y resterons plus d’une demi-heure. Des jeunes viendront se joindre à nous. Nous repartons et après une pause thé, nous arrivons à notre chambre. La journée s’achève et nous nous préparons pour le repas du soir. Nous nous régalons encore une fois. Nous restons un peu avec notre hôte et prenons le thé. Alors que je regardais les photos sur la tablette son fils débarque et me la prend des mains, il veut voir. Pendant une bonne demi-heure, je lui montrerai nos photos depuis notre départ avant qu’il parte pour sa douche. C’est le moment opportun pour se retirer également.

Après un bonne nuit, un bon petit-déj’ et quelques photos tous ensemble, nous interceptons le bus, en route pour de nouvelles aventures à Tansen.

Retrouvez dès à présent nos premières photos au Népal !

Ludo & Léo.

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