Fergus, le Rosbeef Chinois.

12 Mai 2016 – Premier pas en Chine.

Après un long périple en avion nous menant de la capitale népalaise,  Kathmandu, à la dynamique mégalopole de Chengdu, nous foulons pour la première fois le sol chinois. Enfin, nous avons déjà passé l’immigration quelques heures plus tôt au cours de notre escale dans la capitale de la province du Tibet, Lhassa. Mais, nous n’en aurons vu que l’aéroport.

Cependant, au cours de nos deux différents vols, nous avons pu, passant la tête par dessus l’épaule de notre voisin, apercevoir par le hublot cette terre suscitant tant de discorde. Mais, vu du ciel, cette province est somptueuse de par ses monts infinis et de son paysage rocailleux. Cette question vient alors se poser : Comment peut-on vivre dans des espaces si inaccessibles et si, semble-t-il, secs ? Seuls ces gens-là ont la réponse à notre interrogation.

21h, nous quittons l’aéroport après avoir retirer nos premiers Yuans. Direction les taxis verts, taxis officiels, que nous a conseillé notre hôte de couchsurfing.

Habitués à négocier le prix, nous commençons à discuter avec un chauffeur par l’intermédiaire d’un policier. Oui, car vous ne le savez peut être pas, mais les chinois ne parlent pas anglais ! Il est extrêmement compliqué de trouver un interlocuteur anglais, même dans des lieux comme l’aéroport où ce serait quelque peu logique. Nous avons le choix entre le taximètre ou un prix discuté en amont. Nous choisissons la seconde option mais la première aurait eu le même résultat. Ici, pas de tarif de nuit de ce qu’on a observé.

Désormais, nous découvrons les infrastructures chinois : grandes voies rapides 2×3 voies avec un asphalte irréprochable, un éclairage omniprésent, des glissières de sécurité et ainsi des vitesses bien supérieure aux 30km/h de moyenne népalais. Conclusion, il ne faudra pas oublier la ceinture car si accident, les vitesses risquent d’être fatales. Enfin, nous rentrons dans le coeur de Chengdu, au beau milieu des buildings toujours plus hauts et plus modernes.

Le  chauffeur nous déposera sur la rue Ni Jia Qiao Lu où nous devons retrouver notre hôte proche d’un Starbucks Coffee. N’apercevant rien, nous décidons de descendre cette rue tout en demandant aux passants s’ils savent où se trouve cette enseigne. Personne ne comprendra ce que l’on dit… Arrivés au terme de la rue, nous n’avons rien vu et décidons alors de tenter une autre solution : trouver un téléphone pour contacter notre hôte. Nous avons bien du mal mais finissons par trouver un jeune connaissant les bases de l’anglais et pouvant nous prêter son téléphone.

Fergus répond et l’avantage est qu’il maîtrise le français, bien plus facile pour s’expliquer. Bon, pour le Starbucks Coffee, il était là où nous a laissé le chauffeur.. mais pour son appartement, il se trouve à mi-chemin dans une rue perpendiculaire. Nous nous retrouvons au coin de rue et pouvons rejoindre son 50m².

Après avoir gravi les 6 étages de l’immeuble, nous entrons dans cet appartement abimé mais fonctionnel. Il nous montre notre chambre avant de nous offrir 2 burritos cuisinés par une de ses amies chinoises. Un vrai délice qui nous changent de tout ce que nous avons connu en Inde et au Népal. Nous discutons un peu de ce qu’il fait ici, de ce qu’on fait le lendemain…

Fergus est un anglais vivant depuis plus d’un an en Chine. Il a rejoint la ville de Chengdu et donne des cours d’anglais à l’université 2 jours par semaine ainsi que quelques cours particuliers pour des personnes un peu plus fortunées. Celà lui suffit pour vivre confortablement tant son salaire horaire est élevé. Il nous donne donc rendez-vous le lendemain devant l’université pour aller acheter une carte SIM et boire quelques bières avec ses collègues tout en jouant au frisbee.

Nous allons au lit peu après minuit et au terme d’une longue journée.

Le lendemain, nous trainons à nous réveiller alors que Fergus est parti à 8h pour sa journée de cours. Léo descend acheter quelques ingrédients afin de préparer le petit-déjeuner. Au menu, omelette revisitée au vinaigre et pain de mie à la confiture. Le repas achevé, nous ne ferons pas grand chose jusqu’à 15h30.

Il est l’heure de partir rejoindre notre hôte. Pour cela, nous n’avons qu’à suivre le plan dessiné la veille. Sur la route, nous nous arrêtons grignoter un bout dans une boulangerie avant de poursuivre. Alors que nous arrivons à proximité de l’université, nous apercevons Fergus en train d’acheter quelques parts de gâteau. Parfait, nous n’avons même pas besoin de le chercher. Nous achetons notre carte sim à un vendeur de rues et en route pour retrouver ses collègues. Nous marchons un bon moment jusqu’à arriver sur un parc au niveau de la porte Nord de l’université.

Nous rencontrons Jay, professeur canadien, ainsi qu’un australien. Nous nous asseyons au pied d’un arbre et débutons à siroter des bières tout en discutant. Puis, nos deux nouveaux amis commencent à jouer au frisbee alors que d’autres personnes viennent s’ajouter au groupe. Au final, nous nous retrouvons à 8 dont un indien, un canadien, un australien, un américain, un italien, un anglais et nous, français. Nous aurons le temps de boire quelques bières et d’observer le talent des collègues de Fergus au frisbee, et ils maîtrisent vraiment ! Après plus de 2h sur le parc, chacun prend une direction différente pour sa soirée.

De notre côté, nous allons mangé de la cuisine sichuanaise et Julius, l’américain, se joint à nous. C’est lui qui trouve le restaurant et commande les plats. Il faut dire qu’il vit ici depuis de nombreuses années et maîtrise parfaitement le chinois. Ainsi, nous nous retrouvons avec 6/7 plats à partager sur la table. Les plats sont délicieux et nous nous régalons. Bonne découverte mais il n’a pas choisi les plats les plus épicés car au Sichuan, il faut savoir que leur nourriture est particulièrement très très épicée. Peut être découvrirons nous, plus tard ?

Sur le chemin du retour, Julius nous montre dans les pharmacies chinoises, les produits à base d’insectes comme des milles pattes en vitrine. Après cela, il nous quittera pour rentrer chez lui. Nous rentrons chez Fergus. En cette fin de soirée, nous y préparons du thé tout en mangeant de la mangue avant d’aller se coucher.

Un nouveau jour se lève et aujourd’hui, nous avons un petit programme sympathique. Le matin, nous allons faire un tour au marché pour que Fergus face le plein de céréales pour le petit déjeuner mais aussi de fruits et de légumes. Nous en profitons pour acheter de quoi cuisiner le repas du midi. Pour ce qui est du marché, l’homogénéité des produits est bluffante… tous la même forme, la même perfection et souvent des tailles surdimensionnées ! Nul doute que la nature y a été remplacée par des artifices. C’est un peu comme en France, mais à plus grande dose pour avoir, au final, des produits dépourvus de goût.

Enfin, nous rentrons et l’heure du repas approche. Fergus se met aux fourneaux et nous prépare un excellent repas ! Mais, à peine le temps de finir qu’il faut partir prendre le bus. En effet, nous devons retrouver une amie à lui, chinoise, qui l’aide dans son projet de monter une école de cours du soir. Nous le suivons, il nous guide. Nous retrouvons son amie après 30′ de bus. Désormais, c’est parti pour 20′ de métro avant de retrouver 20′ de bus… c’est long. Notre destination ? L’usine Foxconn qui fabrique aujourd’hui les composants pour les produits Apple et qui emploient près de 80 000 personnes. Le lieu est immense et il cherche un local où il peut s’installer afin de monter son école. Nul doute qu’à proximité de cette entreprise, il devrait trouver des élèves.

Nous tournons autour de l’usine mais rien ne semble se prêter à ça. Les bâtiments avoisinants sont des dortoirs destinés aux ouvriers et sont la propriété de la firme. Des locals sont disponibles au rez-de-chaussée mais s’avèrent peu intéressants car l’entreprise pourrait le mettre à la porte si son activité ne plaît pas. Nous reprenons un bus pour nous rendre sur la zone commerciale du secteur.

Là, tout est neuf, les buildings sont immenses et peut être trouvera-t-il quelque chose ici. Après quelques visites, il n’est pas convaincu mais il commence à cerner les possibilités offertes et envisageables. Cette exploration a creusé l’appétit de tout le monde et nous nous arrêtons dans un restaurant musulman car les pâtes y sont délicieuses.

Un repas plus tard et 50′ de transport, nous sommes de retour au coeur de Chengdu. Nous retrouvons Jon, rencontré la vieille dans le parc, qui se trouve dans un bar proche de l’université. Nous sirotons une bière jusqu’à ce que notre ami nous abandonne. Malgré que Fergus soit fatigué de sa journée, pour notre dernier soir, il accepte de nous emmener dans le quartier des bars. Nous choisissons rapidement un bar poussés par la pluie et nous installons. Quelques bières plus tard, nous déciderons de rejoindre le Club Zéro tenu par une mafia tibétaine…

Nous nous installons à une table et c’est parti pour une folle nuit de clubbing. De plus, nous sommes les seules étrangers de la boîte de nuit et nous sommes propulsés au statut de stars car les chinois raffolent des occidentaux. Nous nous ferons de nombreux amis malgré la barrière de la langue et ce sera une soirée mémorable.

Retour à 5h du matin dans les rues de Chengdu, nous mangeons un bout avant de retrouver l’appartement de notre hôte pour une courte nuit.

4h plus tard, soit 11h du matin, il est l’heure de se lever ! Et oui, nous devons partir aujourd’hui car Fergus accueille de nouveaux couchsurfeurs dans l’après-midi. Un petit déjeuner à base de fruits, on fait les sacs et nous quittons l’appartement à 13h30. Mais, notre hôte nous accompagne et nous mangeons une dernière fois ensemble. Il nous quitte à la bouche de métro.

Direction la gare pour rejoindre Leshan. 15′ plus tard, nous sommes au guichet et présentons le texte écrit en chinois par Fergus. Mais, la mauvaise nouvelle tombe, plus de billets pour la ville de Leshan ! Ça, nous ne l’avions pas prévu… mais, nous nous adaptons, direction la gare routière. Cette fois, l’hôtesse nous délivre nos billets.

Après quelques minutes d’attente, nous montons à bord du bus. Prochaine étape, Leshan.

À suivre…

Ludo & Léo.

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