Des français à Kunming.

27 Mai 2016 – Arthur, Manu & Tao

Kunming, capitale de la province du Yunnan, nous accueille en cette fin de mois. Nous arrivons à l’heure de pointe et héritons de quelques embouteillages. Le chauffeur nous ayant pris en stop à Dali nous dépose à proximité d’une station de métro.

Maintenant, il faut trouver nos hôtes. Leurs explications sont simples et sans grandes peines, nous y arrivons pour 18h. Arthur et Manu nous accueillent dans leur appartement. C’est un couple d’étudiants français effectuant une année à l’étranger dans le cadre de leur école de commerce. Ils sont proches du retour en France et doivent travailler leurs examens finaux mais accordent une partie de leur temps pour accueillir les voyageurs. D’ailleurs, nous ne pouvons rester que 2 nuits, ils ont d’autres aventuriers qui reviennent les voir après.

Nous avons donc la chance de pouvoir utiliser notre langue maternelle à outrance et c’est reposant même si, souvent, nous avons des phrases anglaises qui se présentent. Toute la soirée, nous pouvons parler de notre voyage avec eux mais aussi de divers sujets. Ils nous offriront le repas du soir. Au cours du dîner, nous en venons à parler rugby et demain, samedi, il y a l’entraînement de leur équipe principalement composée d’expatriés. Il nous invite à nous joindre à eux ce que nous acceptons, après tout, de l’activité physique ne nous fera pas de mal. Ainsi, nous discuterons longuement jusqu’au moment d’aller nous coucher.

En ce samedi matin, tout le monde traîne au lit et je profite du calme pour faire une séance lecture ainsi qu’une séance rugby. Ça fait du bien ! Lorsque Léo se réveille, il va acheter quelques muffins à la boulangerie pour notre petit déjeuner. Avec le ventre rempli, Léo va se promener dans la ville pendant que je poursuis mon activité d’écriture.

Pendant ce temps, Arthur et Manu se lèvent tranquillement et profitent de leur week end. Ils ont bien raison car contrairement à nous, ils ne sont pas encore en vacances !

Lorsque Léo revient aux alentours de 13h15, il faut se préparer pour notre entraînement de rugby. C’est assez rapide avec la chaleur ambiante : short, tee-shirt et chaussures. Nous sommes prêts et quittons l’appartement en compagnie d’Arthur. Manu reste pour réviser ses examens. Pour rejoindre le stade, il faut prendre le bus mais ce n’est pas très long et nous y rencontrons un autre joueur chinois.

Arrivés sur l’aire de jeu, nous constatons que nous ne sommes pas les premiers. Une quinzaine de joueurs et joueuses sont déjà là et sont en majorité des expatriés. Certains ne sont que de passages pour les études alors que d’autres enseignent ou travaillent sur Kunming. Il y a des australiens, anglais, belges, français, chinois, hollandais… c’est un meltin pot. Nous faisons connaissance avec le groupe utilisant souvent l’anglais, parfois le français.

Peu après ça, nous nous mettons à jouer. Pas d’entraînement aujourd’hui, le coach est absent et la saison est finie. C’est parti pour une opposition de 2h. Nous jouons sur grand terrain au toucher ce qui supprime tout impact physique mais demande agilité et vitesse.

Le match commence fort pour moi car dès la première action, j’intercepte une passe adverse et remonte plus de 60 mètres en solitaire avant de délivrer la passe pour l’essai. Une belle entrée en matière dont je mets plusieurs minutes pour récupérer. Il faut dire que ces deux derniers mois, notre condition physique a pris un coup, que le temps est extrêmement chaud et que je ne suis pas habitué à un tel fractionné. Sur son aile, Léo a aussi quelques occasions d’aller à l’essai dont certaines aboutissent au terme de longs sprints. Durant ces 2 heures, nous effectuons 4 mi-temps et pour cause il fait très chaud et les organismes souffrent énormément. C’est un régal et au terme du match, nous restons une heure supplémentaire pour remettre ça avec les plus téméraires.

Ainsi, après 3h de jeu, tout le monde est bien marqué par les efforts répétés sous un soleil brûlant. C’est vidé que nous quittons le groupe. De retour à l’appartement, nous retrouvons Manu dans ses révisions. Nous faisons une rotation à la douche avant de nous relaxer sur leurs confortables canapés. C’est vraiment parfait.

À 18h, nous sortons pour manger à l’extérieur évitant de trop déranger nos hôtes. Encore un repas chez les musulmans car, c’est tellement plus facile de choisir son plat sur des images que sur une carte en chinois. Nous ne prenons pas plus d’une heure car pour la première fois du voyage, j’ai l’occasion de me reconnecter avec le sport automobile dans les rues de Monaco. Ça fait du bien de retrouver ses centres d’intérêts après plus de 2 mois.

Pendant ce temps là, Léo, Arthur et Manu se préparent à sortir à l’Irish Pub tenu par un des joueurs de rugby de l’après-midi. Pour ma part, je décline l’invitation, fatigué de la journée et souffrant de la tête… un peu trop de soleil probablement.

Ainsi, Léo et nos hôtes passent une longue et festive soirée car nombreux sont ceux qui attendent la finale de la Ligue des Champions. Et avec le décalage horaire, le coup d’envoi n’a lieu qu’à 3h du matin en Chine. Ils rentreront peu après 4h du matin, n’ayant pas le courage d’aller au bout de la rencontre qui sacrera le Real Madrid, équipe entraînée par Zinedine Zidane. Quand à moi, j’ai pu regarder F1 et Top14 avant de m’endormir à 22h30. Le repos, ça n’a pas de prix !

Le lendemain, tout le monde se réveille tard. Avec Léo, nous sortons faire des courses dans la ville afin de cuisiner le déjeuner. Ainsi, après un long moment dans les rues, nous revenons les bras chargés à l’appartement. En cuisine, nous nous activons. Nous avons opté pour l’omelette aux oignons et champignons comme plat principal. Erreur, Manu n’aime pas les champignons et doit trier son plat. Pour accompagner, une salade de choux remplit son rôle. Nos hôtes ont ainsi bien apprécié le repas qui se termine autour d’un café.

Tranquillement, nous passons le début d’après-midi à discuter avant que Léo se fasse couper les cheveux par Manu. Enfin, par Arthur et Manu car ils ont quelques difficultés à trouver la juste coupe. Il leur faut plus de 30′ pour atteindre un bon résultat pour des amateurs. Après tout, Léo voulait surtout les cheveux courts pour moins souffrir de la chaleur et la mission est remplie.

Pendant ce temps, une amie de nos hôtes est arrivée en vue de faire un délicieux gâteau au chocolat car nos hôtes disposent d’un four. Qu’est-ce que nous aurions aimé y goûter ! Mais, 17h est là et ceux sont les deux couchsurfeurs titulaires qui font leur retour. Nous prenons le temps de dire au revoir et merci à nos hôtes et nous passons le relais à ce nouveau couple de français.

À la rue… non, pas encore ! Nous avons prévu le coup et un autre hôte nous ouvre les portes ce soir. Grâce à l’aide d’Arthur, nous savons quel bus prendre et rejoignons facilement l’adresse indiquée, enfin, après s’être perdus dans les rues alentours. C’est donc Tao qui nous accueille dans son centre de Yoga au 6ème étage d’un grand building. C’est un lieu calme et tout en boiserie. Son local est énorme et la salle y est vaste. Mais, pas le temps de faire le tour du propriétaire, il est affamé et nous descendons manger dans la rue. En définitive, c’est dans un restaurant un peu plus cher que la moyenne que nous mangeons… pas cool pour nos économies.

Au cours du repas, nous pouvons faire connaissance et en apprendre un peu plus sur l’activité de notre hôte. Ainsi, il a monté son école de Yoga il y a plus de 12 ans. Il voyage régulièrement en utilisant le couchsurfing ce qui lui a donné l’idée d’accueillir lui aussi des voyageurs dans son centre. Il accepte notre présence durant deux nuits mais il est impératif de ranger nos affaires avant 8h car dès demain, lundi, les cours reprennent.

Au terme de ce repas, nous rentrons tranquillement à son école mais, je ne veux pas trainer car j’ai l’occasion d’y suivre le Grand Prix de Monaco. Arrivés à l’heure, c’est devant un divertissement bien occidental que je passe la soirée. Pendant ce temps là, Léo reste avec notre hôte et se fait masser afin de récupérer de la séance de rugby de la veille. Enfin, après coup, ceux sont des massages insistants là où ça fait mal et les muscles regorgent de ces points sensibles. Épuisé, il tombe de sommeil. Je le rejoins plus tard dans ce qui est notre « chambre ». En réalité, c’est la pièce de stockage du matériel des pratiquants et le confort est rustique, notre lit est un simple tapis de 2mm d’épaisseur. Ça reste toujours mieux que rien et la nuit se passe.

Pour ce lundi matin, nous respectons les consignes et sommes debout pour 7h. Nous rangeons avant que Tao ne nous invite à s’essayer au Yoga. Ses cours ne commencent qu’à 9h30 et il a le temps de nous consacrer une heure d’initiation. C’est parti pour une séance de torture… euh stretch pardon ! Nous mesurons très vite l’élasticité de notre corps et le constat est sans équivoque, nous sommes raides comme des bouts de bois. Ça tire, on souffre, on transpire mais on tient bon. Il est 9h quand Tao met un terme à la séance. Nous discutons un peu avec lui avant qu’il nous offre un peu de porridge pour le petit déjeuner. Quand 9h30 sonne, il est temps pour nous de partir à la rencontre de la ville et du temple d’Or.

Nous prenons le bus et atteignons facilement cet endroit. Là, nous payons notre ticket au tarif étudiant et entrons dans l’enceinte. Il faut immédiatement gravir des escaliers pour atteindre les monuments placés sur la colline.
Nous traversons un enchaînement de portes/arches traditionnelles jusqu’à arriver entre deux longs bâtiments. Nous entrons dans j’ et y découvrons une exposition de tableaux qui paraissent récents. La qualité des peintures est bonne et c’est agréable à regarder. Nous poursuivons et nous séparons chacun voguant selon ses envies dans cet immense parc. Je me rends au temple des lieux qui n’a d’Or que son nom et je découvre vraiment rien d’exceptionnel. Mais, à cet instant, une jeune chinoise vient à ma rencontre. Elle ne maîtrise pas vraiment l’anglais et fait son maximum accompagnée de son téléphone. Après quelques échanges, je la perds de vue et poursuis ma promenade. Je rentre dans un nouveau temple et c’est maintenant un couple de chinois qui m’invite sur leur photo. Je prends la pause tel une star courtisée par ses fans, c’est amusant. Passé mon instant célébrité, je prends la direction de la grande tour où est conservé la plus grosse cloche en bronze du Yunnan. Sur le chemin, de nombreuses sculptures en bronze sont disposées et les chinois semblent apprécier prendre des photos tout en touchant des parties spécifiques à chacune d’elle. Celà fait ressortir le doré du bronze.
Enfin, je monte à la tour et j’observe cette fameuse cloche de plus de 10 tonnes. De plus, nous sommes au dessus des cimes et la vue est panoramique. Nous pouvons découvrir, au loin, la ville de Kunming et ses buildings. Je redescende et sors pour continuer ma visite du parc. Marchant au milieu des arbres, j’entends quelqu’un courir et appeler dans mon dos. Je me retourne, c’est la jeune chinoise rencontrée plus tôt. Cette fois, elle vient à ma rencontre avec une poupée et me l’offre. Je suis un peu surpris et reprends la discussion. Ce n’est pas évident mais on arrive quelques peu à communiquer.

Ne trouvant plus Léo, je lui propose d’aller se balader dans le reste du parc qui est immense. Ainsi, nous faisons le tour des jardins qui sont d’une qualité remarquable et discutons. Nous arrivons à l’entrée des lieux à 13h30. Elle doit quitter ce temple à 14h et reste avec moi jusque-là. Attendant que Léo refasse apparition, quand elle part, il n’est toujours pas là. Je vais attendre avec ma poupée.

Quelques minutes plus tard, c’est cette même poupée qui fera qu’un couple venant de Singapour s’adresse à moi. Nous discutons quelques minutes sur notre voyage et sur le leur avant que Léo fasse son retour. Nous poursuivons quelques peu la discussion avant de les saluer.

On reprend le bus et nous allons en direction de chez Arthur et Manu. Il faut y repasser, Léo y a oublié sa serviette. Quand nous y arrivons, ils sont en pleines révisions, ça ne chôme pas ici ! Nous nous éclipsons pour ne pas les déranger.

N’ayant pas mangé, nous faisons halte dans un petit restaurant au pied de leur immeuble, ça fera l’affaire. Nous repartons en marchant vers un des parcs du centre de la ville. Léo y était déjà passé. Nous visitons tranquillement ce grand espace fait de bassins et d’un peu de végétation. Ça reste de l’artificiel. Après ça, nous poursuivons en marchant vers le quartier de notre appartement traversant le marché des animaux. Ce petit marché est comme dans nos magasins mais avec une diversité hallucinante. On trouve de tout. Nous continuons dans un marché un peu plus souvenirs, et faisons quelques acquisitions comme des colliers ou du thé.

Désormais, nous ne savons plus trop quoi faire en cette fin de journée et n’étant qu’à quelques encablures d’un Carrefour, nous décidons d’aller voir à quoi ils ressemblent ici. Carrefour en Chine, c’est énorme. On y trouve de tout comme dans les centres commerciaux géants français. Au rez-de-chaussée, c’est plein de petits stands avec des imitations à mourir de rire : Asiksi pour Asics, New Baloine pour New Balance, Abibas pour Adidas… nous poursuivons vers les étages supérieurs : une sorte de Ikea puis un espace vêtement puis un étage droguerie avant l’étage nourriture. Là, c’est rempli de produits chinois mais nous finissons par arriver au rayon importation. Wahou, le paradis ! Des marques françaises, du fromage râpé Président, du Nutella, de la vraie confiture, du beurre… ça fait des lustres que nous n’avons pas vu ça ! Ça fait chaud au cœur et nous achetons pain de mie et confiture pour le petit déjeuner du lendemain, ça nous manque trop. Nous redescendons manger au McDonald’s version chinois pour se téléporter temporairement en Europe. Des fois, ça fait du bien de sortir des plats locaux si peu variés même si les burgers ne sont pas une référence en matière d’alimentation saine.

Pour clôturer la journée, la nuit tombée, nous déambulons dans le gigantesque centre commercial où de nombreuses enseignes internationales se vendent pour les plus fortunés : Lacoste, Dior, Rolex… On a fait un saut en France.

Au terme de cette journée, nous retrouvons le centre de Yoga pour une dernière nuit à Kunming. Demain, on reprend la route en stop.

Le Laos n’est plus très loin, c’est une question d’heure si nous sommes chanceux lors de la prochaine journée.

Ludo & Léo.

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