Nous étions des agriculteurs laotiens – Chapitre 1

Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait en juin dernier ? Pas évident comme exercice, n’est-ce pas… Laissez-moi tenter l’exercice en vous racontant nos aventures vécues à quelques jours de l’été 2016 !

8 Juin 2016 – Laos – Luang Prabang

Aux commandes de nouvelles motos, nous laissons derrière nous l’ancienne capitale du Royaume de Luang Prabang. Désormais, nous ne serons plus de simples piétons dépendant des transports publics ou de l’efficacité du pouce levé… nous allons pouvoir choisir la route que nous emprunterons. Ainsi s’ouvre un nouveau chapitre dans notre voyage.

Quel chapitre que voilà ! Assurément l’un des meilleurs de notre aventure… Pendant plus de 40 jours, nous allons vivre à notre rythme tout en nous enrichissant de nos nombreuses rencontres, apprenant de nos multiples galères et partageant des instants de vie que nous n’oublierons jamais. Nos souvenirs de cette période sont si forts que vous les contez en devient presque facile. Le Laos est un coup de cœur de nos 8 mois en Asie du Sud-Est.

C’est donc un mercredi que nous avons pris la route avec une seule idée en tête : « Ne rien planifier ». Enfin, « rien » n’est pas tout à fait exact. Nous avons délibérément choisi d’éviter le seul axe parcourant le territoire laotien du nord au sud et cela nous a conduit à tracer un itinéraire parallèle via l’application Maps.me. Il y a 4 ans, cet outil n’était pas aussi complet qu’il peut l’être aujourd’hui et nous l’avons appris à nos dépends. Casques vissés et visières baissées, nous fonçons loin d’imaginer la belle tartine de galères qui se présente à l’horizon…

13 Juin 2016 – Hauteurs de Muang Kham

Depuis près de 70kms, nous évoluons sur les routes sinueuses de la province du Xiangkhouang. En cette journée ensoleillée, le voyage à moto est plaisant. Il est agréable de détourner son regard pour contempler le paysage qui nous est offert. Le ciel bleu, parsemé de nuages blancs, s’accorde idéalement avec le vert dominant de la si dense flore laotienne. L’air, caressant notre peau sous l’effet de la vitesse, éveille un peu plus nos sens. Bien que les températures soient chaudes, nous ne le percevons pas et progressons à vive allure, désireux de venir à bout des 110kms de l’étape du jour.

Soudain, au détour d’un long virage à droite, la vue se dégage au loin. Nous venons d’atteindre les hauteurs du village de Muang Kham. Nous ne pouvons encore percevoir les habitations mais le panorama qui nous fait face est saisissant. Nous surplombons une immense plaine qui s’étend au loin, sous nos yeux, comme sortie de nulle part. À cet instant, la surprise de trouver un tel espace est si forte qu’une sensation de bonheur m’envahit. Elle se manifeste instantanément sur mon visage par un large sourire dissimulé derrière mon casque. Il faut dire que cela faisait quelques jours que nous évoluons sur des routes accidentées où l’horizon se limitait souvent aux montagnes suivantes. Ainsi, nous étions devenus familier avec ces paysages montagneux et, inconsciemment, nous n’en apprécions probablement plus autant leurs singularités. Nous ne pouvons nous empêcher de nous arrêter sur le bas coté de la route. Le temps de contempler ce magnifique tableau est venu alors profitons du spectacle offert.

Heureux d’enfin percevoir le but de notre journée, nous avalons les 10 derniers kilomètres sans trop solliciter nos bécanes, la route plongeant vers le village de Muang Kham. Plus nous nous approchons, plus je me convaincs que nous allons avoir, ici, l’opportunité d’accomplir l’un de nos projets : « apprendre à cultiver le riz ». Depuis les hauteurs, nous distinguons de très nombreuses rizières couvrant les vastes espaces inhabités. C’est la première fois, en 10 jours, que nous rencontrons un tel espace agricole et il va falloir saisir notre chance.

Faisons un point sur notre situation : nous ne parlons pas lao (langue officielle du Laos), nous ne connaissons aucun laotien et nous nous trouvons dans une zone non-fréquentée par les touristes. Comment pourrions-nous parvenir à rentrer en contact avec des agriculteurs ? Bien que nous y arriverions, comment parviendrons-nous à échanger avec eux, l’anglais n’étant que rarement parlé hors des lieux touristiques ?

Alors, nous avons repensé à ce génialissime proverbe : « Oublie que tu n’as aucune chance, vas-y fonce ! ». Et, le plan suivant naquit : « dès ce soir, nous poserons nos valises, au hasard, dans un hameau proche des rizières en espérant que l’on puisse entrer en contact avec des agriculteurs locaux ». Nous tentons un tour de force sur notre destin. C’est une stratégie audacieuse mais qui, dans d’autres contextes, a déjà fonctionné les semaines passées. Nous nous mettons en route afin de nous éloigner du centre du village. Les habitations sont principalement disposées le long du seul axe routier et cela ne nous facilite pas la tâche pour trouver ce hameau où planter les tentes. C’est au bout de plusieurs minutes qu’enfin des sentiers quittent la route pour s’enfoncer en direction des rizières. Au hasard, nous en choisissons un, sur la gauche, et nous nous y engageons.

Avançant prudemment, nous espérons avoir effectuer le bon choix. Au bout de 200m, notre progression s’arrête au cœur d’un petit hameau qui marque la fin du chemin. C’est peut-être le bon endroit pour la nuit alors nous observons la disposition des maisons et les espaces libres que nous pourrions temporairement utiliser. Droit devant, un petit emplacement attire notre attention et nous projetons de nous y installer. Notre plan, aussi peu convainquant qu’il soit, semble pour le moment suivre son court. Rien n’est cependant acquis car il va falloir obtenir l’autorisation d’installer notre campement de fortune.

Notre présence intrigue rapidement les habitants des maisons environnantes. Pas de doutes à avoir sur le fait que nous sommes les premiers occidentaux à venir jusqu’à eux. La maison la plus proche est relativement grande se démarquant des autres par le fait qu’elle soit bâtie en dur. La majorité des habitations sont, ici, construites en bois. Nous entrons en contact avec l’un de ses habitants et nous tentons de faire comprendre nos intentions. Ce n’est pas évident, d’autant plus qu’à leurs yeux, nous avons largement les moyens de nous loger en hôtel ou autres hébergements plus appropriés. Quand bien même nous parvenons à nous faire comprendre, nous réalisons que nous n’échangeons pas avec les bonnes personnes. En effet, dans ces petits hameaux, il y a régulièrement un ou plusieurs chefs et la décision d’autoriser notre présence leur revient. Bien que nos premiers interlocuteurs semblent assez ouverts, le « chef » est lui, dans un premier temps, peu enthousiaste à l’idée de nous voir poser nos tentes là. Après quelques parlementassions, principalement entre le chef et d’autres habitants plutôt qu’avec nous, il finit par accéder à notre requête.

La fin de journée approchant, nous nous activons à déplier nos tentes sous le regard de quelques curieux. Assurément, la situation est des plus cocasses : deux occidentaux, arrivés de nulle part, en train de monter deux abris de fortune sur un modeste carré d’herbe. À cela, il ne manquerait plus que s’ajoute une averse tropicale et la scène serait des plus comiques. Ne nous égarons pas et reconcentrons-nous sur notre installation. Depuis  que nous avons acquit les motos et les deux tentes qui les accompagnaient, le 7 juin, c’est la seconde fois que nous les utilisons. La mise en place de celles-ci ne présente pas de difficultés particulières. Mais, nous parvenons tout juste à les dresser que, soudain, des gouttes de pluie viennent s’abattre sur leurs toiles. Je m’empresse de décharger les affaires de ma moto pour les jeter dans ma tente et je m’y réfugie. Très vite, ceux sont des trombes d’eaux qui descendent du ciel. Le vent forcit et vient s’engouffrer dans les toiles. Ayant bien fixé la mienne, j’observe patiemment les éléments se déchaîner. Cependant, celle de Léo est malmenée et, se trouvant dans un creux du terrain, il va bientôt se retrouver les pieds dans l’eau.

En face de nous, sur le parvis de la terrasse de la maison, un homme est tranquillement installé sur sa chaise en plastique. Bien abrité par le toit en tôle ondulée, il observe la scène qui se déroule sous ses yeux et dont nous sommes les deux acteurs principaux. Mesurant la détresse dans laquelle nous nous trouvons, il nous fait signe de le rejoindre. Ni une, ni deux, Léo attrape sa tente et fonce se mettre à l’abri alors que je ne bouge pas. La situation n’étant pas critique, je me résous à attendre protégé par la fine paroi imperméable. Bercé par la mélodie si répétitive des gouttes frappant la toile, je laisse mon esprit s’évader. Les averses ne s’éternisent jamais trop en cette période et comme à leurs habitudes, elles surviennent en fin de journées. Aujourd’hui, encore, nous n’échappons pas à la règle.

Pendant ce temps-là, la rumeur de notre arrivée dans le coin s’est répandue. L’homme qui venait de nous offrir un toit pour échapper à l’averse a déjà contacté son neveu. Ce dernier a lui-même pris contact avec Phout, l’un de ses camarades de classe. Tous les deux sont, à cette époque-là, sur leur dix-huitième année. Mais, nous ignorons encore tout cela à cet instant. L’averse tropicale est passée depuis un moment maintenant quand  nous percevons de plus en plus distinctement le vrombissement d’une moto. L’engin, conduit par un jeune garçon, s’arrête devant la terrasse de la maison où Léo s’était réfugié. Le passager, vêtu d’une chemise blanche, descend le premier et tous deux viennent saluer l’homme nous ayant aidé. Il s’agit du neveu et son ami Phout.

La venue de ces deux jeunes hommes est, pour nous, inattendue mais elle va se révéler déterminante. À notre grande surprise, Phout s’adresse à nous en anglais. Sa façon de s’exprimer n’est pas simple à comprendre pour nous et son accent assez atypique nous déboussole. Toutefois, sa maîtrise de l’anglais est bonne et j’ai, à titre personnel, la sensation d’avoir un bien meilleur interlocuteur que moi dans la langue de Shakespeare. Nous parvenons enfin à échanger clairement. Nous lui expliquons la raison de notre présence, notre projet et notre envie de découvrir la culture de la terre en nous mêlant à la population locale. Nous sommes désireux de vivre tels des agriculteurs laotiens. Phout fait office de « traducteur » pour les habitants présents autour de nous. Il est assurément plus efficace pour transmettre notre message que nous l’avons été avec nos gestes, un peu plus tôt dans la journée.

Le fait d’évoquer, ici, la difficulté de communication avec l’autre me ramène à notre passage en Chine. Au cours de cette période, nous avons mesuré à quel point cela pouvait être frustrant de ne pas parler le mandarin. Faisant très vite le constat que la population chinoise ne parle que très peu l’anglais et que la fraction de population le pratiquant se regroupe majoritairement dans les grandes villes, nous avons rarement eu la chance d’échanger avec des citoyens chinois. Si vous nous aviez précédemment suivi, lisant nos articles passés abordant nos aventures en Chine alors, vous connaissez sûrement déjà Vlad, ce génialissime globe-trotter ukrainien. Et, si ce n’est encore fait, n’hésitez pas à revivre notre passage complet dans l’Empire du Milieu dans notre carnet de voyage. Mais si je vous en reparle, c’est car je l’envierai toujours de sa maîtrise du mandarin dans ce pays où elle en devient primordiale. Vlad savait tout faire : écrire, lire et parler. J’aime à me souvenir de notre passage sur un petit marché local de Jinghong. Il accostait les vendeuses devant leurs étalages, discutait des produits, négociait les prix tout en prenant le temps de plaisanter avec elles. Quelle aisance qu’il avait là, c’était, pour lui, un jeu que tout voyageur a, un jour, essayé se prenant à l’exercice et appréciant l’instant de partage offert. Aussi simples que puissent paraître ces moments de vie quotidienne, s’en voir privé par le blocage de la langue est grisant. La relation qui peut s’installer avec l’autre en devient biaisée et perd certaines saveurs. Communiquer avec des gestes, et je ne parle pas de signer, est extrêmement limité alors quand la possibilité de dialoguer se présente à nouveau, nous la savourons. C’est donc ce qui vient de se passer au Laos, nous venons de retrouver la parole.

Nos échanges avec Phout semblent aller dans le bon sens et il finit par nous informer que demain, nous allons chez lui. Le rendez-vous est pris pour 10h, ici-même. Nous essayons d’en apprendre un peu plus sur ce que nous allons faire avec lui. Il faut dire que nous avons parfois eu l’impression qu’il ne nous comprenait pas alors que d’autres fois c’était à notre tour de ne pas comprendre ce qu’il signifiait. Nous sommes un peu perdus tellement les choses s’emballent. Mais, nous nous satisfaisons de cette heure de rendez-vous et, demain, nous serons prêts ! Phout n’a malheureusement pas le temps de rester et il nous abandonne repartant avec son ami comme ils étaient arrivés.

Alors que le soleil est en train de passer derrière les montagnes environnantes, l’obscurité s’impose progressivement dans la vallée de Muang Kham. L’heure du repas s’annonce mais, nous n’avons guère fait de provisions et une fois n’est pas coutume, nous nous préparons à dormir le ventre vide. D’ailleurs, pour cette nuit, Léo n’a pas retiré sa tente de la terrasse. Le propriétaire est heureux de l’accueillir et ne semble voir aucun inconvénient à lui céder ce singulier espace. S’il venait à pleuvoir, Léo ne craindra absolument rien.

La générosité que nous rencontrons nous réchauffe le cœur mais, encore une fois, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Il y a quelques heures, nous nous engagions sur ce petit chemin poursuivant un plan très audacieux et nourrissant de très faibles espoirs de réussite. Bien que la soirée qui débute n’est rien à voir avec notre projet, imaginez notre réaction lorsque l’homme, qui nous a déjà tendu la main à plusieurs reprises cette après-midi, nous invite à partager le repas avec lui, sa femme, son jeune fils et sa très jeune fille. L’effet que cette proposition nous procure est intense : nous interagissons entre humains, loin de toutes considérations matérialistes. Nous avons interrompu nos études afin de vivre une aventure humaine avant de parler de voyage et, une nouvelle fois, nous y sommes. Ceux sont ces moments de partage qui, au cours de notre année de césure, nous ont si souvent nourris intérieurement laissant une empreinte indélébile.

Étendus devant la télévision laotienne, nous attendons l’instant du repas, sur des matelas aussi épais que ceux que nous trouvons l’été sur nos transats de plage. Le fils est là, avec nous, concentré sur ce qui se passe à l’écran. Cette imposante maison présente un grand salon carrelé d’une superficie d’environ 40m². La première chose qui nous frappe en rentrant est qu’il est quasiment vide. Seuls 3 meubles s’y trouvent. L’écran de télévision est disposée dans l’un d’eux. Il s’agit là de la plus belle pièce du salon alors que 2 autres buffets, plus classiques, se trouvent adossés aux murs. Il n’y a donc rien d’autres, pas de confortable canapé ou autres fantaisies, seuls ces matelas disposés au sol peuplent le milieu de la pièce. Lorsque le moment du repas se présente, nous nous déplaçons vers une petite pièce qui se trouve au bout d’un petit couloir. 3 portes se trouvent sur ce couloir donnant respectivement vers la chambre des enfants, une salle de bain et les toilettes. La chambre des parents est, elle, accessible depuis le salon.

Nos hôtes nous invitent à prendre place autour d’une « table » circulaire d’un diamètre d’environ un mètre et d’une hauteur de 30cm. Rien à voir avec la table qui trône au milieu de nos habituels salons ou cuisines. Celle-ci est temporaire, fabriquée en aluminium. Ainsi, elle se dépose pour le repas et se retire dès celui-ci achevé. Autour de la table sont disposés des « tabourets » dont le siège culmine à une hauteur de 10cm et prendre place demande une certaine souplesse. Nous, les occidentaux, n’en sommes pas naturellement dotés. Léo est bien plus à l’aise que moi dans ce genre de situation… je souffre d’un manque terrible de flexibilité. Enfin, nous entamons le repas. Au menu, un panier de « sticky rice », riz cuit à la vapeur de manière à être collant, qui s’accompagne de différentes assiettes avec des sauces, des légumes ou quelques morceaux de viandes. Chaque bouchée de riz se mange accompagnée d’un des mets présent dans les différentes assiettes. Le déroulé est le suivant : prendre une poignée de riz, réaliser une petite boule comme l’on pourrait faire avec de la pâte à modeler, tremper celle-ci dans la sauce puis la porter à sa bouche. Il ne reste plus qu’à apprécier et répéter l’opération.

S’éterniser sur le sujet présente de réels dangers car nous ne pouvons pas nier qu’à ce jour, la nourriture laotienne et plus généralement asiatique nous manque terriblement. Rassasiés, nous nous retirons pour regagner nos tentes et y passer la nuit.

14 Juin 2016 – Rendez-vous 10h !

Le soleil et ses rayons n’ont que très peu de mal à nous sortir d’un sommeil déjà léger. La basse court a, elle aussi, largement contribué à nous sortir de nos rêves. Ce matin nous sommes impatients de nous lever. Le rendez-vous qui nous a été fixé par Phout est au centre de nos préoccupations. « Qu’allons-nous vivre de nouveaux ? », « Qu’est ce qui nous attends chez Phout ? » … Tant de questions se bousculent mais, pas de réponses avant 10h…

En ce début de journée, nous concentrons nos efforts sur le rangement de notre équipement afin d’être prêt quand l’heure sera venue de partir. Alors que nous fermons notre paquetage, nous sommes de nouveaux invités à nous joindre au repas familial. Une nouvelle fois, nous sommes chaleureusement accueillis et nous quittons la table pleinement rassasiés.

Depuis hier, des liens éphémères se sont créés avec la famille et nous arrivons à être plus à l’aise. Nous nous lançons d’ailleurs dans une exploration de la cuisine. C’est la première fois que nous avons la chance d’observer cette pièce. Ce qui nous interpelle est que nous passons de la pièce de repas, bâtie en dur, à la cuisine construite en bois. Cette pièce contraste grandement avec l’aspect neuf du reste de la maison d’autant plus que le bois semble avoir vécu. Une petite porte dérobée donne sur l’arrière de la demeure et elle est close. Les denrées non consommées mais cuisinées sont stockées dans une étagère en bois et grillagée. Protégées des bestioles, elles restent cependant exposées à l’air libre, de quoi faire hérisser le poil de nos agences sanitaires. Ils ne disposent aucunement de réfrigérateur et cela les contraint à proposer une cuisine fraîche. Nous trouvons également de nombreux ustensiles pendus aux murs. Au centre, une large marmite remplie de cendres encore fumantes trône. C’est donc ici que la cheffe de maison s’active, tôt le matin, alors que le reste de la famille dort paisiblement.

Notre excursion en cuisine terminée, nous nous installons sur la terrasse pour attendre l’heure du départ. Léo prend le temps de s’amuser avec le jeune fils en faisant des selfies. La mère, intriguée, vient se mêler à la partie et tous rigolent de voir leurs visages s’afficher à l’écran.

Patiemment, nous profitons de nos derniers instants avec la petite famille de 4.  Lorsque nous consultons nos montres sur les coups de 10h, l’excitation s’empare de nous. Mais, pour faire durer le suspense, comme tous bons laotiens, ils ne seront pas ponctuels. Nous rongeons notre frein.

10h40, nous percevons le son d’une moto. Elle s’approche en notre direction et nous comprenons que cette fois, ceux sont eux. Le moment est, pour nous, venu de devenir des « agriculteurs laotiens ».

Cependant, nous ne pouvons pas partir sans laisser de traces de notre passage et sans immortaliser notre présence auprès de cette généreuse famille. Nous nous regroupons, tous les 6, devant leur maison pour la photo de famille. Finalement, nous serons 7. Le neveu nous a rejoint et Phout se charge volontiers de prendre la photo. Le temps de les quitter est venu mais avant cela, j’attrape notre imprimante portative afin d’immédiatement imprimer le cliché que nous venons de prendre et de leur laisser en souvenir.

Les adieux effectués, nous sommes prêts. Il est 11h passé quand nous chevauchons enfin nos motos. Phout et son ami grimpent la leur. Un coup de kick et le vrombissement des moteurs vient rompre le calme ambiant. Chacun enclenche la première vitesse et l’on se met en route en direction de la maison familiale de Phout…

D’incroyables aventures se trament et nous sommes impatients de vous les faire découvrir !

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Ludo & Léo.

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