Une dernière pour la route.

3 Mai 2016 – Pour la beauté de l’effort

Étape 14 – Tatopani/Ghorepani – 12km & 1700m de D+

Lever 7h30, p’tit déj’ 8h, départ 8h35. Après avoir avalé notre petit-déjeuner traditionnel et une fois notre sac bouclé, Ludo descend payer la note. Voila que commence LA négociation, en effet, la veille nous avons basé nos critères de sélection de guest house sur la présence de wifi car nous avions besoin de réserver nos billets d’avion pour la Chine. Nous avons donc bien pris le soin de demander la présence de celle-ci. Cependant, une fois le courant rétabli, à notre grande surprise la Wifi est présente mais sans réseau internet, une autre astuce népalaise ?! Possible… Après avoir réveillé toute la famille, nous partons pour une longue journée d’ascension. Le début du parcours fût habituel, nous entamons par un doux dénivelé positif avant d’arriver sur des marches faites par empilement de pierres. Nous allons alterné entre traversée de village et sections infinies d’escaliers. Nous retrouvons le paysage de Tansen, des rizières en terrasses à la jungle. Le ciel est couvert et il fait extrêmement lourd, nous commençons par nous découvrir afin d’éviter de trop transpirer et d’épuiser nos organismes déjà usés.

Alors que nous nous arrêtons pour boire nous croisons le chemin d’une randonneuse que nous saluons. Ludo reconnait immédiatement son accent français et nous entamons une discussion qui tourne forcément autour des différents treks dans l’Himalaya. Après 30 min d’échange, nous reprenons la route tous ensemble, avant d’accélérer la cadence et de semer notre rencontre et son guide. Nous avons un bon rythme et nous sommes dans les temps. À la traversée de Sikha j’achète 4 oeufs afin de faire une pause repas.

Malgré le temps qui commence à se gâter et tourner doucement à l’orage, nous nous arrêtons près d’une rivière et je commence à préparer le foyer ainsi que le feu. Ça y est les oeufs sont lancés 9min pas plus pas moins, puis le riz aux nouilles et le repas est prêt. Nous terminerons par un masala tea avec l’eau de rivière et, hop, nous repartons 2h plus tard. Nous quittons notre coin paisible et retrouvons des marches interminables tels deux Indiana Jones.

Mais… car oui il faut un « mais » sinon ce ne serait pas une journée de trek, voila que nous observons des éclairs et entendons le tonnerre. La pluie ne se fait pas attendre. Nous nous arrêtons pour enfiler coupe-vent et protection de sac. Nous repartons alors que la pluie redouble d’intensité ! Celle-ci semble nous donner un second souffle, cependant nous commençons à ressentir la grêle. Ludo trouve un abri que nous partageons avec un tas de bois. Au bout de 5min, j’aperçois dans la maison d’en face une vieille dame nous faisant signe de venir chez elle. Nous nous empressons de la rejoindre, son mari allume un feu et nous propose des petits pois frais comme goûter. Nous les mangeons pendant que sa femme nous prepare un délicieux thé à base de cannelle. Nous passons 45 min avec ce couple, qui nous annonce Ghorepani à 1h de marche, le temps de se changer et de reprendre quelques forces et c’est reparti sous quelques gouttes épaisses mais supportables. De toute façon, nous n’avons pas le choix il n’y a pas de guest house ici !

Le meilleur pour la fin…. Apparemment entre népalais et français nous n’avons pas le même dicton, car la dernière heure fut rude. Pendant que je trouvais mon rythme de croisière, Ludo est à la peine et ressent le début de mauvaises sensations déjà vécues lors de ses rendez-vous sportif. Nous nous arrêtons pour qu’il puisse manger une barre de céréales et la montée infernale reprend. La pluie battant régulièrement sur nos capuches nous donnant le rythme de marche, nous avançons sans sensations, nous voulons juste arriver. Et là, voila l’arche d’entrée du village de Ghorepani, tellement heureux que nous prenons le temps de photographier cette arrivée.

Une fois dans le village nous arrivons face à face avec le guide de la française, rencontrée plus tôt ce matin, qui nous montre une guest house. Nous entrons et nous nous faisons féliciter par une jeune allemande d’être arrivés jusqu’ici. Cela nous donnera un peu plus de courage pour monter les deux étages afin d’atteindre notre chambre et surtout une brave douche bien chaude qui tombe à point.

Propres et réchauffés, nous descendons aux alentours de 17h dans la salle commune afin de nous restaurer. Cette guest house est plutôt touristique, en effet le village de Ghorepani est un important carrefour de treks il y a l’Annapurna Base Camp, la fin de l’Annapurna circuit et le Ghorepani trek. Mais aussi la présence d’un sommet réputé pour son lever de soleil, Poon Hill. Nous n’allons pas manquer ça, après tous ces efforts !

Pendant que nous regardons la carte et inspectons les prix, notre compatriote, française, nous rejoint car son plat de pâtes est prêt. Nous commençons à entamer une discussion qui durera toute la soirée abordant principalement ses voyages en Asie. Il s’avère que c’est une professeur de Yoga et qu’elle a voyagé de nombreuse fois en Inde et au Népal mais pas que… Alors nous en profitons pour faire le pleins d’informations sur Kathmandu, la Birmanie, la Thaïlande mais aussi sur ces différents treks en Amérique du Sud entre le Chili, l’Argentine et les glaciers de l’Ushuaïa, tout en contemplant ses magnifiques photos. Et voila, il est déjà 22h, le temps pour nous d’aller au lit car demain Poon Hill nous attend de pied ferme pour son lever de soleil.

Étape 15 – Ghorepani/Birethanti – 10km

Lever 4h45, départ 5h, p’tit déj’ 7h, second départ 7h45. Le réveil sonne après une courte nuit rythmée par les bruits agréables d’une personne malade. Nous passons nos visages marqués par la fatigue sous l’eau, nous nous apprêtons chaudement et nous quittons la guesthouse à 5h, il n’y a personne à suivre nous sommes les derniers. En demandant notre chemin et naviguant nous finirons par tomber sur un chemin indiquant Poon Hill, et voilà c’est reparti. Des marches en pierre encore et encore ! Au bout de 10 min, nous tombons nez à nez sur une petite cabane avec deux jeunes hommes à l’intérieur qui nous réclament 50 roupies chacun et malheureusement nous n’avons rien sur nous. Ils nous demandent le nom de notre hotel ainsi que le numéro de notre chambre en nous laissant passer et nous disent qu’ils viendront récupérer l’argent pendant notre petit-déjeuner. La bonne blague, nous n’avons jamais revu ces deux attrapes touristes.

Après 40min de marche, nous arrivons sur un point de vue, pas le plus haut certes, mais nous décidons de nous arrêter là car les conditions météorologiques ne sont pas top. En effet, il y a pas mal de nuages ce matin, on peut voir les montagnes les plus proches mais pour ce qu’il s’agit des lointaines, nous les devinons juste. Nous attendons sagement que le roi soleil sorte de derrière les montagnes. Pendant ce temps, nous observons une sorte de cours de réveil musculaire pratiqué par des russes, ainsi que le spectacle d’un guide népalais près à tout pour prendre en photo toutes ces personnes. Nous entendons les différents bruits émis par les appareils photos indiquant que le spectacle commence. Nous prenons quelques clichés et imaginons le paysage sans nuages car nous ne l’avons pas trouvé époustouflant… Notre point de vue est sûrement terni par la fatigue accumulée, la présence de nuages et les magnifiques paysages précédents. Bref, nous ne tardons pas à faire chemin inverse et prenons notre petit-déjeuner avec notre amie.

Le temps de faire les adieux et nous voilà partis 10min en retard. Il ne me tardait pas du tout de faire cette étape.. une descente interminable DE MARCHES EN PIERRE ! Nous arrivons à la sortie de Ghorepani, passons le check post avec un couple de coréens répondant parfaitement au cliché asiatique : ils prennent des photos de tout, c’est affolant. Nous avons aussi le droit à une démonstration de Carrom, en effet, deux policiers s’affairent à une partie endiablée pendant que le troisième valide nos permis, il a surement dû perdre la première partie.

Une fois la paperasse en règle nous déboulons dans ces escaliers. Pour avoir une petite idée, à partir d’Ulleri, nous marchons 1h pour même pas avancer d’1km ! Très dur mentalement, heureusement qu’il y a des personnes qui font le chemin inverse pour nous faire relativiser. Le paysage ne change pas vraiment de la veille, et nous avançons difficilement. Nous nous arrêtons pour manger la dernière barre de céréales, ça sent la fin..

Mais celle-ci n’est pas si proche que ça, en effet je m’arrête demander à deux randonneurs en sens inverse, combien de temps il nous reste jusqu’à Nayapul. Il est 11h et ils m’annoncent 2h de marche. Exténués mentalement et physiquement, nous nous arrêtons au milieu du passage avachis dans les cailloux pour discuter. La conclusion fût simple et efficace : faire un ravitaillement dans un restaurant pour économiser du temps et éviter la pluie. Ce sera Dal Bhat power pour Ludo et Chicken fried rice (riz frit au poulet) pour moi. Après 45 min de pause et un bon repas qui nous redonnera du baume au coeur, nous repartons détendus comme jamais et nous nous amusons de tout.

Après 1h20 de marche légère, nous arrivons à Birethanti, village précédent Nayapul, nous passons notre dernier check post et nous apercevons un bus ! L’assistant du chauffeur sort pour valider les permis de tous les trekkeurs à bord, il nous dit gentiment que le bus se dirige 100m plus loin pour se faire charger et qu’il reste des places, nous ne nous ferons pas prier. Tant pis pour Nayapul et nous avons fait le bon choix car, entre ces deux villages, il n’y avait qu’une route où jeeps et bus se bousculent au milieu de la poussière.

Notre premier trek dans l’Himalaya arrive à terme, nous rentrons à Pokhara heureux comme deux enfants à la vue d’une friandise avec des souvenirs plein la tête ! Cette aventure nous rendra fiers et humbles mais pour le moment nous avons particulierement envie de nous reposer et de nous laisser vivre. En effet, durant ce trek nous avons eu le temps de penser à beaucoup de sujets et nous voilà comme libérer de tout ça, une sorte d’effet secondaire à la vision d’une vie de montagne si simple et dure en même temps.

Un texte rédigé par Léo.

Ludo & Léo.

2 thoughts on “Une dernière pour la route.

  1. heureux de vous lire merci léo prend bien soin de mon petit lorsque tu viendras chez nous je te ferais d es bonnes choses. je vous fais des grosses bises a vous deux mamie des landes,

    je me joint a mamy pour vous souhaiter un bon sejour atout les deux jerentre de aire avec la tondeuse maitenent gazon golf papy

  2. Merci et bravo pour vos reportages qui nous captivent.
    Bonne continuation pour vos pérégrinations.
    Bisous à tous les 2
    Papi P.et Mamie Y.

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