L’amour du livre.

15 Mai 2016 – Sous l’oeil du Giant Bouddha

Au terme de 2h30 de bus, nous arrivons en gare routière de Leshan. Très vite assaillis par des rabatteurs, nous déclinons les offres et nous nous posons en attendant de savoir où l’on doit se rendre.

Cependant, notre hôte ne répond que lentement à nos messages nous aidant peu. Après 30′ de réflexion, nous décidons de prendre le taxi. Nous arrêtons un premier qui a la vue de l’adresse s’enfuit. Le second sera plus persévérant et après 5′ à chercher l’adresse, il finira par la programmer sur son GPS. 4km plus loin, nous atteignons la destination pour un prix de 7¥ soit moins de 1€.

Dans la rue principale où nous a laissé le chauffeur, rien ne semble correspondre aux indications de notre hôte. Nous décidons de demander à un vendeur de téléphone en lui montrant l’adresse. Il nous indique la rue parallèle à celle-ci. Nous nous y rendons et au numéro 64, nous découvrons une librairie. C’est bien ici, Les, jeune employé, nous accueille.

Il est déjà près de 22h et il nous propose d’aller acheter à manger dans la rue. Je sors en sa compagnie et nous revenons avec des pâtes baignant dans un bouillon huileux ainsi que des pâtisseries. Nous nous installons à table et goûtons à notre repas. Wahou, nous découvrons la réalité de la cuisine sichuanaise. Ça arrache et pourtant, j’avais demandé peu épicé… c’est qu’ils ne font pas semblant dans le coin. Oubliez l’idée de boire le bouillon, on s’en débarrasse aux toilettes. Quelques pâtisseries et nous attendrons l’arrivée de notre hôte. Il débarque à 23h.

Nous faisons connaissance et il nous présente les coins sympathiques de la ville à l’aide d’un de ces nombreux livres. Le temps de prendre une photo ensemble et nous irons au lit, bien fatigués de notre journée.

Le lendemain, réveil aux alentours de 9h et avant de quitter la librairie, nous devons attendre l’arrivée des jeunes étudiants/employés car nous ne pouvons laisser la boutique vide. Ils arrivent entre 9h30 et 10h, le jeune de la veille et une jeune fille, Miki. Désormais, nous pouvons partir à la rencontre de ce qui fait la popularité de la ville : le Bouddha Géant. Nous serons accompagnés jusqu’à l’arrêt de bus par Lee et il nous montrera l’arrêt où descendre car, le bus, c’est tout en chinois et la meilleur solution reste de compter le nombre d’arrêts.

Une petite demi-heure plus tard, nous arrivons à l’entrée du parc où se trouve la célèbre sculpture. Nous prenons nos billets à tarif réduit pour la première fois de notre voyage grâce à la carte étudiante internationale. En Chine, elle se révèle utile.

Nous entrons dans le parc et découvrons la joie de visiter avec des groupes de chinois et leurs guides. C’est bruyant et pour faire original, nous prenons la route à l’envers histoire d’un peu plus se faire remarquer.

Nous nous engageons dans tous les petits recoins sympa afin de découvrir la richesse de ce parc, ce que les chinois ne semblent pas prêt à faire. Ils vont droit au but et s’attarde peu sur les détails. Nous avançons donc à contre-sens et peu à peu, nous approchons de l’attraction principale. Nous arrivons sur un vaste temple composé de plusieurs bâtiments et abritant de somptueuses statues. Nous faisons tranquillement le tour de ce lieu avant de sortir et d’arriver sur une zone d’affluence.

Nous nous trouvons à hauteur de la tête du Bouddha. En effet, le Bouddha est sculpté dans la falaise et ses pieds se trouvent au niveau du gigantesque cours d’eau. Il siège là, du haut de ses 71 mètres, dominant les alentours. A cet endroit, nous prenons en photo la tête de la statue tant bien que mal, entre bousculades avec les chinois impatients ayant peut être peur qu’il décide de s’en aller. Après ce premier bien de foule, nous rejoignons la file d’attente pour rejoindre la plateforme au pied de celui-ci. Il faut être patient dans cette descente et les bousculades n’en finissent pas. Nous descendons les escaliers à flanc de falaises et arrivés en bas, nous mesurons enfin la taille surréaliste de cette sculpture.

Là, assis, cette statue emblématique veille sur le fleuve. Son regard perce l’horizon alors que sa posture incarne la sagesse. Imperturbable, le Bouddha est en paix.

Nous finirons par quitter la plateforme et remonter sur le parc. Nous le parcourons. Pendant plus d’une heure, nous explorons les monuments moins attractifs mais tous aussi intéressants avant de rejoindre la sortie vers un autre temple compris dans le billet d’entrée. Nous faisons un break pour manger et en route pour le monastère bouddhiste.

Ce monastère est sublime et nous y resterons près d’une heure. Nous pouvons avoir une vue panoramique sur la ville et nous pouvons y découvrir les salles de vie des monks. Peut être, à un autre moment de la journée, nous aurions pu observer des instants du quotidien de ces hommes.

Nous quitterons les lieux peu avant 16h. On trouve facilement notre bus et nous ne nous trompons pas d’arrêt. De retour à la librairie, nous nous reposons un peu jusqu’à ce qu’un chinois vienne discuter avec Léo par téléphone interposé. En effet, les chinois utilisent une application permettant de traduire leurs propos en anglais. Il s’adonne donc à une conversation comprenant les aléas des mauvaises traductions. Un peu plus tard, ceux sont 3 filles qui se retrouveront dans la librairie. Souhaitant discuter avec des étrangers, nous commençons à échanger longuement. Le temps passant, arrive l’heure de se ravitailler et elles nous proposent de manger tous ensemble alors que elles-mêmes ne se connaissaient pas avant de venir ici.

Nous nous rendons, tous les 5, à quelques pas de la librairie. Au menu, un grand saladier métallique rempli de légumes et baignant dans un bouillon posé sur le feu au centre de la table. Nous mangeons comme des ogres, et ce n’est pas qu’une image. Après tout, c’est un plat végétarien. Nous discutons aussi et parmi les filles, la seule maîtrisant vraiment l’anglais s’appelle Cat. Elle est professeur d’anglais. C’est elle aussi qui offrira le repas à tout le monde. Bienvenue en Chine.

De retour à la librairie, les filles récupèrent les livres qu’elles sont venus acheter et quittent les lieux à l’exception de Cat. Elle décide de rester et nous propose d’aller nous promener. Notre hôte, rentré plus tôt, se joint à nous.

En cette soirée, le temps est agréable et nous ne sommes pas loin de la rivière traversant la ville. Nous avançons sur les remparts bordant le fleuve et, au loin, nous pouvons observer le Bouddha Géant sous le feu des projecteurs. Il n’a pas bougé, toujours immobile et sage. Nous arrivons sous un petit édifice permettant l’accès aux berges. Just nous explique avec la passion des lieux qu’en se plaçant au centre de ce bâtiment pour écouter un musicien, nous la percevons à 360°. Après cette aparté architecturale, nous allons nous asseoir avec Cat aux côtés de femmes discutant sur la berge. Just reste en arrière pour prendre des photos et vidéos de l’instant. C’est un passionné de photographies et il a déjà réalisé un court-métrage présentant la ville de Leshan. Nous poursuivons notre visite au travers des ruelles. Les magasins ont déjà majoritairement fermé mais nous nous rendons dans le salon de thé tenu par une de ses amies. Nous ne faisons que passer dans cette enseigne joliment décorée grâce aux talents de peintre de la propriétaire. Indéniablement, les chinois regorgent de talents artistiques. C’est ainsi que s’achève notre promenade dans les rues de Leshan.

De retour à la librairie, nous passons un instant dédicace avec notre hôte. Il tient un livre d’Or avec les mots des personnes qu’il a accueilli dans son magasin. De plus, il nous écrira une lettre en chinois à l’aide d’une plume. Désormais, il faudra s’occuper de la traduction au terme de notre voyage. Ainsi, nous rejoignons notre chambre pour une bonne nuit.

17 Mai, nous n’avons pas grand chose au programme et trainons un peu. Les étudiants/employés arrivent à 9h au magasin et nous aide à aller acheter le petit déjeuner. Nous mangeons tranquillement et restons discuter avec les étudiants. J’en profite pour travailler sur nos articles. Le temps passant, nous n’aurons pas bougé en cette matinée. C’est alors que Miki nous propose de partager le repas qu’elle cuisine sur place. Nous acceptons et goûtons à un poisson au bouillon ainsi que des bouts d’omelette revenus dans un jus de tomates fraiches. Nous nous sommes régalés.

Bon maintenant, on se bouge et nous accompagnons Les sur le campus étudiant car il doit être en cours pour 14h. Cependant, nous ne pouvons assister au cours et avons besoin d’acheter nos billets de train pour rejoindre Dali, demain. Faute de pouvoir nous aider, il appelle deux de ses amis étudiants pour prendre le relais.

Ainsi, après quelques minutes de bus et de marche, nous rencontrons ces deux étudiants. Excusez-moi pour leurs prénoms, nous rencontrons tellement de monde pour se souvenir de tous. La chance fait que les étudiants parlent l’anglais, plus ou moins bien. Ainsi, nous pouvons discuter ensemble. Après quelques minutes d’échanges à l’ombre des arbres, ils nous proposent de visiter et traverser le campus.

Nous y découvrons les dortoirs filles et garçons (jamais mixtes) où les étudiants ont obligation de résider durant leurs études. Nous passons devant les bâtiments de classe, croisons des flux d’élèves rejoignant leurs classes ainsi que les terrains de sport et plus particulièrement de basket qui est un des sports majeurs chez les jeunes. Nous gravissons d’innombrables marches car ce campus est bâti sur une colline au milieu de la ville et c’est parfait pour entretenir la condition physique des étudiants. Enfin, nous finirons par atteindre la sortie après avoir transpirer quelques gouttes tant le soleil est brûlant.

Nous prenons un bus qui nous conduira à  l’agence où nous achetons nos billets de train. Cette étape achevée, nos nouveaux amis nous proposent d’aller jouer au billard non loin de là. Nous acceptons et nous voilà dans une grande salle avec une vingtaine de billard. Quelques joueurs se livrant à des parties de snooker semblent maîtriser ce jeu. De notre côté, nous optons pour la version américaine du billard. Nous nous ferons battre facilement par la paire chinoise a deux reprises. Il faut dire que Léo n’est pas un grand amateur de ce jeu alors que pour ma part, habituellement joueur correct, je passerai une après-midi sans. Pour la revanche, on attendra car ils ont une réunion dans l’heure qui suit et ils nous quittent. Nous rentrons à la librairie.

En cette fin d’après-midi, Miki nous propose de visionner le film réalisé par Just sur la ville de Leshan. Nous acceptons volontiers. Pour accompagner notre séance cinéma, elle achète une sorte de canard laqué et découpé en morceaux dont les chinois raffolent. Le court-métrage dure une demi-heure et se révèle très bien réalisé d’autant plus qu’il est en anglais.

Plus tard, nous choisissons d’aller dîner à l’extérieur. Ce choix se révèle être judicieux pour nos économies, je vous raconte. Nous voila à marcher dans la rue à la recherche d’un restaurant où nous pourrons échapper au bouillon de légumes. Nous trouvons un petit restaurant sans tables « spéciale bouillon » et entrons. Cependant, impossible de parler avec les gérants. À cet instant, une femme attablée avec une amie se manifeste avec quelques mots d’anglais. Elle nous explique le principe et nous comprenons que ce sera encore un bouillon à la différence près que nous avons la liberté de choisir son contenu. Nous faisons nos « courses » dans les différents bacs du frigo et ça part à la pesée. Ça se paie au poids et nous préférons à la fin. Quelques minutes plus tard, on nous amène notre plat accompagné de riz. Le repas se passe sans encombre et nous arrivons au moment de payer. Mais à cet instant, la serveuse nous montre la table de la dame citée plus tôt. C’est ainsi que la femme annonce qu’elle nous offre le repas. Me diriez-vous, ce n’est que 38¥ (5€) mais la surprise reste de taille. Avant ça, nous n’aurions jamais imaginé qu’une personne inconnue et ne partageant pas notre repas puisse nous l’offrir ! Désormais, nous sommes prévenus, en Chine, tout est possible.

De retour à la librairie, nous prenons le relais de Miki qui peut enfin rentrer à son dortoir. Il est 22h. Nous nous posons tranquillement dans la librairie, fermons la porte et abaissons le rideau. C’est alors que nous entendons frapper. Nous ouvrons et c’est Just qui est venu pour nous voir avant notre départ, demain. Nous discutons avec lui de notre séjour à Leshan avant d’aller au lit.

Dernier jour à Leshan et Léo n’a pas traîné pour se lever. En effet, ce matin, les playoffs de la NBA se jouent sur le continent américain et il en profite pour regarder le match en direct. Il faut dire que les chinois raffolent du basket et que le décalage horaire s’y prête à merveille. Pendant ce temps, je finis ma nuit. Quand je me réveille, Miki, nous ramène du petit déjeuner qu’elle est allée acheter de l’autre côté de la rue. Elle est vraiment à nos soins ! Ainsi, nous passons la matinée à la librairie avec nos amis étudiants à discuter étant donné la faible quantité de clients. Parfois, quelques curieux entrent pour nous voir ou prendre une photo de nous. Nous sommes un peu des bêtes de foire.

Le midi nous nous éclipsons pour un repas chez les kabils. En effet, en Chine, une lignée de musulmans turques est présente et ils proposent une cuisine différente à base de pâtes dont le préparation vaut le détour. Nous nous régalons une fois de plus.

L’après-midi sera calme et pour cause il faut boucler nos sacs. Il faut également nous organiser car nous devons prendre un bus jusqu’à la gare. Pour celà, Lee et Cat viendront à notre aide. Mais avant de partir, nous faisons nos adieux à tout le monde, prenons le temps d’imprimer quelques photos avant de laisser ce lieu si charmant. Pour aller à la gare routière, Car est venue en voiture et nous conduit jusque là-bas à bord d’une Peugeot ! Tout est fait pour notre plus grand confort et se sentir comme à la maison. Nous ne pouvons que les remercier pour leur gentillesse, leur hospitalité et leur générosité. Un bon souvenir restera de ce séjour dans la ville du Bouddha Géant.

Désormais, depuis la gare routière, nous prenons un bus durant 30mn avant d’attendre notre train pendant 4h à la gare. S’en suit une longue, mais vraiment longue nuit dans le train. Le lendemain, arrivés aux alentours de 9h dans la ville de Panzhihua, la route n’est pas finie… nous devons nous rendre à la gare routière pour monter à bord d’un nouveau bus qui nous mènera dans la ville de Dali.

Fatiguant et onéreux, ce trajet sera bien le dernier de la sorte ! Nous apprendrons à Dali que le stop est un moyen de transport incontournable pour les globettroters : temps d’attente moyen inférieur à 10′, rencontres assurées et confort au rendez-vous.

Ainsi, nous avons pris la direction du Rishi Labs qui nous réserve bien des surprises. La suite de nos aventures, demain…

Ludo & Léo.

One thought on “L’amour du livre.

  1. mon chéri heureuse de te lire je vois que vous vous faite de amis dans tout les coings ou vous passez que de souvenirs pour lorsque vous écrirez comme moi le livre de votre vie. j e vous fais de gros bisous a tout les deux et au plaisir de te lire mon grand ta mamie qui t aime

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