J’ai quitté la Thaïlande sur du Laurent Voulzy.

4 Septembre 2016 – Un peu de douceur dans ce monde brutes.

La Thaïlande, demain ce sera du passé… mais l’empreinte, le souvenir que j’en garderai est fort. À l’image de cet album de Laurent Voulzy que j’écoute à cet instant dans le train et qui me relie à ma maman. La Thaïlande m’a remis en question et m’a apporté d’incroyables réponses. Revenons sur ce mois d’Août.

Débarqué sur Bangkok le 6 en provenance de Siem Reap et ses fabuleux temples d’Angkor, nous découvrions une capitale à la taille démesurée : 15 fois la superficie de Paris ! À la recherche de notre hôte en couchsurfing, nous apprenons qu’un camarade d’école vient lui aussi de faire son arrivée sur Bangkok pour 5 mois d’études à l’étranger. Une première surprise qui nous fait du bien, les amis, ça vient à manquer quand on partage notre quotidien et nos galères à deux depuis plus de 4 mois.

À partir de cet instant, nous avons quelques peu abandonné notre mode de voyage et on doit l’avouer, on a pris des vacances. Oui, des vacances au cours d’un voyage d’un an, c’est possible car se déplacer, découvrir, rencontrer des gens, faire du stop… c’est du boulot, il faut être en permanence prêt à agir et réagir face à l’imprévu. Alors voilà, on baisse la garde, on relâche la pression et on se fait un break.

Venus sur Bangkok dans un premier temps pour courir le 10.5km en l’honneur de la reine, nous ne nous défilons pas et sommes sur la ligne en ce 12 Août. Il est 6h quand le coup de feu retentit. Ça y est, j’ai officiellement craqué et je suis athlète au bout du monde. Mais, qu’est ce que j’ai souffert, qu’est ce que j’ai douté… et puis là, alors que je craquais totalement à mi-course, une jeune fille arborant la tenue d’un club de triathlon m’a dépassé et j’ai retrouvé du courage me rappelant qu’un triathlète n’abandonne jamais. J’ai lutté contre moi-même, et je ne la quitterai plus jusqu’à la ligne d’arrivée où elle me bat avec la manière. À bout de force, à l’agonie, je cherche du ravitaillement, je divague et me vide des bouteilles d’eau sur la tête ! J’avais oublié ces sensations après avoir mis toutes ses forces dans la bataille. Disons le, ce n’est pas le plus agréable mais il ne faudra que 30′ pour que j’ai déjà envie de recommencer… je vous jure, on en devient maso ! Mais, outre l’effort physique, ce que j’ai trouvé magnifique, c’est de courir parmi tous ces thaïlandais. J’y ai vu des gens souriants, venus courir pour le plaisir souvent munis de leurs téléphones et réalisant photos/vidéos. Génération connectée très sympathique. C’était notre première immersion parmi le peuple thaïlandais.

Et puis, Pierre, un ami commun, est arrivé pour passer 2 semaines de vacances avec nous. Comme prévu, nous avons filé sur l’île de Koh Tao pour passer nos certifications de plongée sous-marine. Léo et Pierre ont découvert les joies de ce loisir alors que j’ai pu passer le niveau supérieur. Mais sur ce bout de terre cerné par les eaux, il y a eu beaucoup d’apéros… tous les soirs et souvent même les nuits. On était en vacances sur une île où le tourisme bat son plein, quel rythme de vie !

Mais, au cours de ces soirées, il y a eu les rencontres qui marquent. Elles ont même fait plus, elle nous ont éclairé sur le monde dans lequel on vit. Je parle là, pour ne citer que les plus centraux, d’un ancien membre de la légion étrangère, d’un homme travaillant pour l’ONU, d’un ancien patron français fatigué par la réglementation fiscale ou bien même d’un activiste ayant travailler pour plusieurs dizaines d’ONG. Avec chacun d’eux, j’ai et nous avons pu avoir de profondes discussions où l’on mesure notre ignorance. J’ai toujours été partisan du « je ne crois que ce que je vois » et me direz-vous, on n’a fait que parler… mais ces personnes étaient en face de moi et je pouvais sentir l’intensité, la passion et la sincérité de leurs discours. Alors, si nos discussions resteront personnelles car je ne pense pas qu’ils souhaitent voir cela étalé sur la toile, elles auront été d’un bien fou et d’une importance capitale. Grâce à eux, je n’ai aucunement regretté de m’être éloigné de notre fil rouge car encore une fois, le destin/le voyage a mis sur notre route des personnes qui donnent du sens à notre périple. On apprend des locaux assurément mais parfois, on rencontre des touristes au profil atypique et ils t’éclairent sur ceux que tu ne connais pas de ton monde.

Mais voilà, depuis quelques temps, je commençais à ressentir un besoin vital de solitude après avoir passer 5 mois avec Léo sans ne vraiment avoir mes moments, seul où je fais le point avec moi-même, où je suis libre de mes mouvements, où j’écoute seulement mes envies. Je parle bel et bien d’une liberté totale. La veille de mon départ, j’ai donc pris mon courage à deux mains pour annoncer cela à mes compagnons. Non, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple de dire à ses amis que je pars sans eux… Leur réaction est prévisible : ils ne reçoivent pas bien ma décision mais c’est trop tard, je ne ferai plus demi-tour. Ainsi, on pourrait qualifier ce choix d’un geste égoïste et ça l’est forcément mais il faut savoir dire stop avant qu’il soit trop tard non ? J’ai pris les devants n’écoutant que moi et ils finissent par accepter.

La solitude, on la connaît tous… mais voyager en solo, c’est tout neuf pour moi et je vais pouvoir expérimenter ça pendant une semaine. J’ai donc réservé un trip jusqu’au continent. De là, j’essaierai de rejoindre la ville de Kanchanaburi en stop ! Mais avant de partir, j’ai une dernière plongée à réaliser, la plus belle et la plus mystérieuse : la plongée de nuit. Dans l’obscurité totale simplement muni d’une torche, on se jette à l’eau. Mais, c’est au fond de l’eau que la magie opère. Ce calme, cette paix intérieur qui envie ton corps et qui donne une sensation de plénitude totale. Ce soir-là, j’aurais pu rester 2h sous l’eau… C’était juste parfait mais il a fallu remonter à la surface et laisser tout ça au souvenir, un de plus ! De retour sur la terre ferme et mon bateau ne quittant le port que dans 3 heures, je vais me manger une pizza, un dernier plaisir d’occidental car à partir de demain, ce sera l’aventure et le rationnement. Je profite que ma petite soeur (et oui, tu seras toujours la petite) et ma maman soit disponibles pour un Skype. Ça fait du bien de les voir dans ce moment où je m’isole, j’ai quelque peu besoin de savoir qu’il me reste toujours la famille. Rassasié et apaisé, je rejoins le bateau, embarque et c’est parti. Cette fois, je suis seul et libre.

La nuit sur le bateau, débarqué à 5h30 du matin, j’enchaine sur un bus. Il est 13h quand enfin, je découvre le road trip solo. Laissé au bord de la voie rapide, je dois trouver une voiture pour avancer. Je me dois d’être patient mais ça finit par marcher. Enfin bref, je pourrais continuer à vous raconter ces 7 jours de trip, mais j’y reviendrai avec un autre article. Je vais plutôt parler de ce que j’ai pu ressentir, vivre et endurer.

Ne pas trop savoir quoi faire, où aller… ça, c’est une situation courante. Mais, être seul ouvre la possibilité de faire selon son feeling. On est décisionnaire et on ne peut s’en vouloir qu’à soit même si on fait fausse route. J’ai bien aimé ça, errer avec mon sac sur le dos ou sur mon vélo… et j’ai toujours réussi à trouver mon bonheur.

Oui, car tout ça, je le dis, c’est une histoire de Karma. En réalité, karma ou pas, j’ai parfois galéré, douté… mais en gardant la positive attitude et en étant opportuniste, on arrive à des fins heureuses. Dormir avec la police, c’est un coup de poker. Je leur demande une guesthouse alors que je souhaite juste dormir dans mon hamac sous leur toit. Au final, ils me nourriront même comme un roi. D’ailleurs ça m’amène au point suivant.

Là, j’ai vu la Thaïlande ! Je parle de sa population, de ceux qui vivent ailleurs qu’en zone touristique ou en ville. Et, il n’y a pas à dire, ils sont adorables et souriants. Que ça fait du bien quand tu pédales de voir ses sourires et quelques fois même des encouragements, faut dire que quand il fait 40℃, que la route s’incline à 20% et que tu te farcis la montée à pied, il y a de quoi faire pitié. Mais, ils ont toujours été d’une gentillesse. J’aurais tellement apprécié en voir plus de ce pays mais le mode vacances activé à compliquer la tâche. Je reviendrai assurément. Merci peuple thaïlandais !

Pour en revenir à l’aventure solitaire, et bien, ça te laisse une liberté incroyable. Car, partir 5 jours à vélo pour se faire 400kms, je ne pense pas que ça aurait motivé mes acolytes surtout avec des tronçons allant jusqu’à 110kms. L’avantage est qu’on n’écoute que ses propres capacités et on en arrive à faire des choses que l’on aime. C’est ainsi que j’ai découvert un autre mode de voyage : le vélo et je vous le recommande, on ne perçoit pas les choses de la même manière. Et puis, c’est tellement bon quand on s’est gagné son paysage ! C’est comme quand on fait une randonnée, la vue prend une autre saveur. C’est ce que j’ai pu ressentir en arrivant à la frontière avec le Myanmar et après 240kms parcourus en 48h. Et puis, ça maintient la condition… Ne cherchez plus, pédalez !

En définitive, peut-on vraiment parler de solitude ? Oui et non.. Le voyage se passe seul mais il est si facile de rencontrer des gens et il suffit d’un sourire pour ne plus se sentir seul. Ce lien si furtif qu’il soit avec l’autre est suffisant. C’est là toute la magie du sourire. Essayez si vous ne le faites jamais, souriez aux autres ! Ici, en Asie, vous recevrez quasiment tout le temps un magnifique sourire en réponse. Ça en devient même un jeu à croiser le regard des gens pour obtenir un généreux sourire. Moi, j’aime sourire, et vous aussi. Qui n’aime pas sourire ?! Personne ! J’en rigole presque de faire un paragraphe sur ça mais ça ne vous donne pas envie de sourire là ? Allez-y, c’est gratuit ! Abusez-en. Et, si ça ne marche pas, surtout persévérez.

Souriant, j’ai fini mon road trip et j’ai retrouvé les copains à Bangkok. Bon, vous voulez savoir comment se sont finis nos derniers jours en Thaïlande ? Entre étudiants, on a fait ce que l’on fait de mieux ! Devinez, on a fait la fête et on a bien rigolé. Une fois encore, on fait des rencontres, des jeunes comme nous et ça, c’est cool aussi. En dire plus ne servirait à rien alors, on boucle cet article ?

Ma chère Thaïlande, j’ai passé du bon temps sur ton sol ! J’ai découvert ta population et elle m’a plu. Tu as mis sur ma route de magnifiques paysages et de magnifiques personnes. Tu m’as permis d’apprendre sur moi-même et je t’en remercie. Je te quitte avec le sourire. C’était une superbe aventure, j’espère qu’on se reverra.

À toi lecteur, j’espère que cet article t’a plu, car j’ai pris du plaisir à l’écrire après des semaines de pages blanches. Merci de m’avoir lu, et à très vite pour un nouvel article.

Ludo.

4 thoughts on “J’ai quitté la Thaïlande sur du Laurent Voulzy.

  1. Après t’être imprégné de « Ose » de YN, maintenant tu pourra chanter le « Pouvoir des « sourires » » mon chéri.
    Ta maman est folle de te mettre toutes ses chansons en tête.

    Mamounette

  2. j ai lu tes dernieres nouvelles ton depart de tahelande . tu vas papa et maman tu vas etre tres heureux.parfois le bonheur est a porte de la main. chez nous je suie un evenement rarissime le ciel avec cette chaleur n est plus bleu mais comme au pakistan et au sahara il est gris. adieu l oxigene surchauffe
    je te quitte je ne suis pas tres bavard mais vivement le printemp papy

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